A combien de temps estimez vous le travail invisible nécessaire à votre activité professionnelle, qu’entendez vous par travail invisible, quel en est le contenu ?
Le sondage du samedi 23 mars portait sur le travail invisible. Nous vous avons demandé à combien de temps vous l’estimiez, quel en était le contenu.
Vous êtes nombreux à avoir répondu à ce sondage avec des avis divers et variés, preuve que ce thème est important dans l’exercice du métier.
Notre syndicat a fait une proposition initiale au Cabinet de la Ministre, à savoir, rémunérer ce travail à hauteur de 30 euros par mois et par employeur, sous l’intitulé “frais de fonctionnement”. Nous n’avons pas prévu d’ajouter des jours de congé supplémentaires car notre priorité reste votre pouvoir d’achat. A la question “qu’en pensez-vous”, voici ce qu’il faut retenir de vos commentaires.
Ce que vous qualifiez de travail invisible, donc non rémunéré :
Préparation du lieu d’accueil, entretien du lieu d’accueil, ménage avant et après la journée de travail, nettoyage le samedi et même sur les vacances quand il s’agit du “nettoyage en grand”, désinfection, rangement, installation le dimanche soir (lits dans les chambres), lessives, faire les courses, préparation des repas, élaboration des menus, temps administratif, rendez-vous avec de futurs employeurs hors temps d’accueil, rendez-vous pour rédiger le contrat de travail, préparation des activités et achat de matériel, réunions le soir.
Vous être plusieurs à ajouter à ce travail invisible la charge mentale due aux sms des employeurs pendant le week-end, les congés, les jours fériés, tard le soir, ce qui ne vous permet pas de déconnecter de votre travail.
Estimation horaire de ce travail invisible :
1 et 2 heures par jour pour certaines assistantes maternelles.
10 et 15 heures par semaine pour d’autres.
1 journée de 8 heures par semaine pour quelques assistantes maternelles.
2 à 4 heures de travail invisible le week-end peuvent être ajoutées.
Valorisation de ce travail invisible, vos propositions :
Majoritairement les professionnelles sont pour une valorisation de ce travail invisible à quelques exceptions qui considèrent que ce travail est déjà compris dans le salaire et que comme les enseignants qui ont du travail de préparation et de correction, “cela fait partie du job”. La demande de rémunérer le travail invisible est même considérée comme je cite, “exagérée”. Pour ces assistantes maternelles ce n’est pas la priorité.
– Vous êtes nombreuses à envisager une valorisation sous forme de RTT : bémol, trouver des jours qui conviennent à tous les employeurs. Ce serait une solution plus logique et plus facile à faire comprendre aux employeurs.
– D’autres souhaiteraient un compte épargne temps qui permettrait de prendre une semaine de congé supplémentaire, de partir plus tôt à la retraite, d’avoir des jours pour prendre des rendez-vous.
– La valorisation pour une majorité passe par la revalorisation du salaire des assistantes maternelles.
Il vous parait essentiel de se battre pour augmenter le salaire minimum conventionnel jugé bien trop bas.
– Il est suggéré d’augmenter son salaire horaire car il faut penser à la retraite. Une prime n’est pas la meilleure option car elle ne sera pas prise en compte pour la retraite.
– Le montant de 30 euros proposé par le syndicat est une bonne idée même si vous êtes quelques assistantes maternelles à trouver anormal de faire payer un même montant à un employeur dont l’enfant vient 20 heures par semaine et un autre dont le temps de présence de l’enfant serait de 45 heures.
– Ces 30 euros doivent être considérés comme du salaire.
– Pourquoi pas, mais cela augmentera la concurrence entre les crèches et les assmats. En crèche tout est inclus dans le tarif proposé aux parents.
– Une valorisation fi nancière aura un impact sur l’employeur qui va être pénalisé d’un autre montant. Certains ont déjà du mal à régler ce qu’ils doivent et trouvent qu’ils rémunèrent déjà beaucoup l’assistante maternelle.
– Si ces 30 euros sont imposables, le salaire horaire doit être plus élevé
– Les aides doivent être les mêmes pour les parents que ce soit en crèche ou chez une assmat
– Valoriser par une compensation en chèques vacances tous les ans.
– La valorisation de ce travail invisible doit se faire lors de l’entretien avec l’employeur, il doit être noté dans le livret d’accueil, et il faut négocier un salaire qui englobe l’accueil de l’enfant et le travail non rémunéré nécessaire à l’accueil de l’enfant.
– 30 euros vous parait un montant adapté.
Autres propositions :
– Supprimer le plafond journalier
– Supprimer l’avantage en nature sur les repas fournis par les parents
– Instaurer un minimum de 4 euros de l’heure –
– Supprimer les 5 jours d’absence de l’enfant pour maladie, ce qui pénalise le salaire de l’assistante maternelle
– Avoir la garantie de son salaire en fin de mois
– Récupérer les salaires impayés
– Réaliser le maximum de tâches pendant sa journée de travail
– Droit à la déconnexion
En conclusion, majoritairement, une reconnaissance de ce travail invisible ferait, je cite, “du bien au moral quelque soit la forme, ce serait génial qu’il soit pris en compte”.
Véronique BOUCHER