La question qui vous était posée lors de notre sondage du 19 octobre était, quelles sont les difficultés rencontrées actuellement dans l’exercice de votre profession ?
Les salaires impayés arrivent en tête des problématiques les plus fréquemment rencontrées actuellement. Dans cette catégorie de difficultés, on retrouve également la notion d’employeurs fraudeurs qui établissent auprès de Pajemploi de fausses déclarations. Les assistants maternels notent que les salaires impayés sont en augmentation et qu’il n’existe aucune garantie pour les récupérer même après une procédure aux Prud’hommes.
Une autre problématique importante est le manque criant de demandes pour l’accueil de nouveaux enfants. Est-ce dû à une baisse de la natalité ? Est-ce également dû à la recrudescence de crèches, micro crèches, Mam, structures vers lesquelles se tournent aisément les employeurs et qui sont largement invités à le faire par de nombreuses municipalités ? Autant de questions que se posent les professionnels. Conséquence un grand nombre d’assistants maternels travaillent en effectif réduit et même n’accueillent aucun enfant faute de demandes.
Le manque de reconnaissance de la profession reste une problématique importante amenant un nombre non négligeable d’assistants maternels à se demander si la profession n’est pas vouée à disparaitre et que cela n’a pas l’air de préoccuper les pouvoirs publics. Rien ne semble fait pour donner de l’attractivité à la profession. Autre conséquence certains envisagent l’arrêt du métier quand d’autres ne supportent plus la charge mentale liée à ce dernier et décident de faire une pause dans l’exercice de l’activité déclarant avoir besoin de se préserver car psychologiquement la profession les impactent trop, de part les multiples casquettes du métier, les employeurs qui ne respectent pas les contrats, et notamment les horaires indiqués sur ces derniers, le paiement des salaires et les documents de fin de contrat qu’il faut sans cesse réclamer sans garantie de les obtenir, une pression constante des employeurs face à un arrêt de travail qui ne les “arrangent” pas, amenant certains à licencier leur salarié.
On note aussi dans les difficultés rencontrées le laxisme des parents envers leurs enfants auxquels aucune limite n’est fixée. C’est souvent sur l’assistante maternel que certains employeurs se reposent, les laissant faire en oubliant le principe de co-éducation.
Dans ce sondage, on constate également que ce ne sont plus les problèmes récurrents avec les PMI qui arrivent en tête des problématiques auxquelles les assistants maternels sont confrontés même si les abus de pouvoir existent toujours, que les compte rendus sont bien souvent à charge, que les PMI n’appliquent pas les mêmes règles sur le territoire national.
En conclusion ces professionnels sont nombreux à dire qu’ils restent les oubliés de l’accueil de la petite enfance et que même s’ils aiment leur profession, ils sont pessimistes quant à son avenir. Un sentiment de lassitude s’installe parmi ces professionnels qui ne se sentent pas écoutés et bien considérés.
Véronique Boucher