Vos employeurs respectent ils les heures d’arrivée et de départ prévues au contrat de travail ?
Le 20 janvier dernier nous vous interrogions sur le respect par l’employeur des horaires d’arrivée et de départ de l’enfant accueilli. C’est sans conteste un point de crispation dans la relation de travail salariée/employeur. Vous le dites d’ailleurs très bien en évoquant de nombreux retards, davantage enfin de journée que le matin à l’arrivée, et ce malgré vos nombreux rappels du respect des termes fixés à la signature du contrat.
Le problème réside selon vous du fait qu’un nombre conséquent d’employeurs n’intègre pas la notion d’accueil qui débute à l’heure prévue au contrat et se termine à l’heure prévue dans ce contrat donc à l’heure où l’enfant quitte le domicile de l’assistante maternelle, comme l’indique très bien l’article 99 de la CCN.
Certaines professionnelles ont même pu constater que des employeurs attendent dans leur voiture l’heure exacte de fin de journée avant de récupérer leur enfant.
Pour tenter de pallier à ces retards, certaines d’entre vous n’hésitent pas à photocopier à l’employeur cet article de la CCN (article 99 Décompte du temps de travail, page 103) et à le faire signer par les deux parties.
Pour beaucoup, les règles du respect des horaires de travail sont posées dès l’entretien et font l’objet d’un point détaillé dans le contrat avec des mentions telles que (ce sont des exemples) :
– tout retard est facturé
– le non respect des horaires entrainent une facturation majorée de 15% sur les horaires de dépassement.
– les retards seront récupérés
– certaines font signer un règlement intérieur
Vous mettez également en avant le dialogue entre les deux parties dans le respect de chacun afin que le contrat soit respecté.
Vous mettez en place des solutions afin de pallier à ces retards, par exemple des cahiers de liaison avec les horaires réels d’arrivée et de départ, effectués chaque jour.
D’autres continuent d’appliquer les règles appliquées pendant la période Covid, les parents ne rentrent plus dans le domicile et c’est l’assistante maternelle qui prépare elle même l’enfant le soir en l’habillant avant son départ. Les transmissions sont plus rapides et il y a beaucoup moins de débordements ce qui facilite les départs.
D’autres ont augmenté leur salaire horaire et ont constaté un net recul du non respect des horaires, l’employeur ne voulant pas payer d’heures complémentaires.
Il faut néanmoins sans cesse expliquer qu’après la journée de travail à l’heure prévue, l’assistante maternelle n’a pas encore complètement terminé puisqu’elle doit ranger, nettoyer… Ce fameux temps de travail invisible non comptabilisé dans la journée de la professionnelle.
Les transmissions de la journée après l’heure définie au contrat c’est aussi du temps pris sur le temps personnel de l’assistante maternelle qui ne sont pas des bénévoles.
Il n’est pas rare que l’employeur demande à avoir connaissance du planning des rendez-vous pour s’organiser et être à l’heure ces jours là ! Cela sous-entendrait il qu’il peut y avoir du retard !! Les assistantes maternelles n’ont pas à justifier de leur planning privé après leur journée de travail, elles ne sont pas à la disposition de l’employeur.
Certaines d’entre vous sont fatalistes en expliquant qu’elles laissent faire et qu’elles préfèrent subir pour éviter un conflit. “On fait avec, disent elles”.
Terminons sur une note positive : certaines n’observent aucun retard et si il doit y avoir retard, plutôt rare disent elles, elles sont prévenues par SMS.
Heureusement, il existe des employeurs respectueux !
Véronique BOUCHER